
Extraits de Fils du dragon, enfants de la lune:
Cédric Bonfils et Marie Ann Trân
La soeur- Nous nous sommes retrouvés...
Le frère.- Retrouvés comme dans un rêve.
La sœur.- Dans un rêve ?
Le frère.- Il y a des retrouvailles que je n’imaginais pas. Je devais les rêver.
La sœur.- Je marche sur une déchirure. Silence. Le passé et le futur sont coupés du présent. Silence. Et le présent file dans le courant de cette déchirure.
Le frère.- Comme le tronc d’un arbre loin des cimes de ses pareils, loin des racines qui sont les siennes.
La sœur.- La douleur de l’exil. Silence. Et combien sommes-nous en ce monde à partager cette même quête, comprendre la douleur de l’exil, la douleur de nos parents exilés ?
Le frère.- Et il y a la folie.
La sœur.- Et il y a la folie.
Le frère.- As-tu parfois, comme ça dans tes songes, des images du delta du Mékong ?
La sœur.- Oui. J’en ai. J’ai ce bleu. La folie, je veux que nous en parlions.
Le frère.- Ce bleu partout.
La sœur.- Ou plutôt ce bleu vert. Et ces maisons sur pilotis.
Depuis le début quelque chose a manqué
Ca nous a rongés, ça nous a détraqués
Mais des morts le regard brille
Pour leurs fils et pour leurs filles
Papa, je n’ sais pas, quoi que tu aies pu être
Pourquoi tu ne m’as pas liée à nos ancêtres
Mais des morts le regard brille
Pour leurs fils et pour leurs filles
Rien n’est achevé mais tout est préparé
Si je sais d’où je viens je sais où j’irai